André Arbus

« Je suis d’une vieille famille d’ébéniste. De père en fils depuis très longtemps. Autant dire que je suis né dans un atelier d’ébénisterie ». André Arbus complète cette formation par une culture classique, acquise à l’école des beaux-arts de Toulouse. Il choisit l’art décoratif alors que s’ouvre à Paris l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925, ou il expose une coiffeuse.

 

En 1933, il s’installe à Paris. Les salons, les galeries, les expositions, les critiques lui permettent de se faire connaître de l’élite à laquelle ses créations sont destinées. A 30 ans, il s’impose comme le chef de file du retour à la tradition et à la Qualité française. Il est le représentant de cet « esprit de suite » du XVIIe siècle, dans lequel le critique Waldemar George voit le salut du mobilier contemporain.

 

En 1936, Arbus reçoit sa première commande officielle : l’ameublement du ministère de l’Agriculture. Il est présent dans de nombreux pavillons à l’Exposition des arts et des techniques dans la vie moderne de 1937, où les métiers d’art et les régions sont à l’honneur. Il participe à l’Exposition universelle de New York en 1939 avec un meuble-manifeste, monumental, architectural, en sycomore et laque d’or, annonciateur de son œuvre des années 40.

 

A partir de 1946, il devient l’un des fournisseurs attitrés du Mobilier national qui, sous la direction de Georges Fontaine, entreprend un ambitieux programme d’ameublement des ministères et des palais nationaux. Il participe au « rajeunissement » du château de Rambouillet et du palais de l’Elysée, avec ses amis Louis Süe et Jean-Charles Moreux. Entre 1947 et 1951, il est l’architecte du phare de Planier, au large de Marseille. Dans les années 50, il aménage des paquebots, participe à de nombreuses expositions, multiplie les réalisations prestigieuses, publiques et privées.

 

La sculpture a toujours occupé une place importante dans ses meubles et dans ses décors. André Arbus la confie à des artistes amis tels que Vadim Androusov, Henry Parayre, ou Sylva Bernt. En 1952, il crée ses premiers meubles sculpteurs fondus en bronze. Dès lors, et jusqu’à sa mort, il se consacre à son œuvre de sculpteur.

 

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« I come from an old cabinetmaking family. From father to son for a very long time. Suffice it to say, I was born in a cabinetmaking workshop. » André Arbus supplemented this training with a classical education acquired at the Toulouse School of Fine Arts. He chose decorative art when the 1925 International Exhibition of Decorative Arts opened in Paris, where he exhibited a dressing table.

In 1933, he moved to Paris. Salons, galleries, exhibitions, and critical acclaim allowed him to become known to the elite for whom his creations were intended. At the age of 30, he established himself as the leader of the return to tradition and French quality. He was the representative of the 17th-century « esprit de suite » (spirit of continuity), in which the critic Waldemar George saw the salvation of contemporary furniture.

In 1936, Arbus received his first official commission: furnishings for the Ministry of Agriculture. He was present in numerous pavilions at the 1937 Exposition of Arts and Technology in Modern Life, where crafts and regional themes were honored. He participated in the 1939 New York World’s Fair with a monumental, architectural furniture manifesto in sycamore and gold lacquer, a precursor to his work in the 1940s.

From 1946, he became one of the official suppliers to the Mobilier National, which, under the direction of Georges Fontaine, undertook an ambitious program to furnish ministries and national palaces. He participated in the « rejuvenation » of the Château de Rambouillet and the Élysée Palace, along with his friends Louis Süe and Jean-Charles Moreux. Between 1947 and 1951, he was the architect of the Planier lighthouse, off the coast of Marseille. In the 1950s, he refitted ocean liners, participated in numerous exhibitions, and produced numerous prestigious public and private projects.

Sculpture has always occupied an important place in his furniture and decor. André Arbus entrusted it to artist friends such as Vadim Androusov, Henry Parayre, and Sylva Bernt. In 1952, he created his first sculptural furniture cast in bronze. From then on, and until his death, he devoted himself to his work as a sculptor.